Les chèvres de señor Cocinero!
Contemplées à distance et du coté sud, Thizra ishffarn (islas Chafarinas) semblent flotter sur une ligne parallèle
à la jetée du port de cap de l'eau "Cabo de Agua". À l'est le pain flottant, au milieu la galette et à l'ouest le lion. Seule
la galette est occupée par quelques soldats espagnols, leurs supérieurs et leur cuisinier. Les deux autres îles
figurent comme refuge pour des milliers de sternes, mouettes et goélands.
Le cuisinier pensa un jour s'enrichir. L'île à l'ouest est bien déserte, humide et libre d'animaux sauvages. Une population de
chèvres peut y survivre gratuitement, sans berger et sans soucis. L'affaire lui sembla très simple; acheter des chèvres et les confier à la
nature, disons "el paraiso de las cabras".
Un individu de l'autre rive avait l'habitude de visiter la même île pour pêcher le mérou et en même temps vivre la solitude. Un jour, à mi-chemim dans sa barque, il fut interpellé par le cuisinier espagnol, armé, qui l'accueillit avec injures et menaces:
“Écoute-moi bien, toi! N'ose jamais poser les pieds sur cette île là-bas. Mes chèvres, plutôt mes sous, y trouvent l'abri. En outre, l'ile est jonchée de démons.”
¡Vete! Cambia la direccion.
Le pêcheur, assez surpris par cette attitude autoritaire et arrogante, se retourna sans rien dire.
Arrivé au village, notre jeune homme, tout furieux, pensa d'abord se venger du tyran. Engager 'el carnívoro' et le laisser, à son sort, au milieu des cabras, serait une récompense géniale! El maestro chacal doit être le premier candidat.
Selon des témoins, hommes de foi, aucune bête n'a été épargnée. Le carnivore, en s'inspirant de la fable de Jean de La Fontaine, répétait constamment son rôle en tant que protagoniste dans la pièce "El lobo y el cordero".
Une vengeance bizarre! Une confrontation stupide entre deux hommes finit par exterminer un troupeau de chèvres et exiler un chacal.